2. Bilan médiocre, soutien d’une minorité stable.
Bolsonaro n’est évidemment pas seul responsable de la dimension catastrophique qu’a pris la crise sanitaire. Il est très difficile de faire appliquer des mesures de confinement strict dans un pays où plusieurs millions d’habitants doivent impérativement sortir de chez eux tous les jours pour ne pas crever de faim. Il est très difficile d’imposer des nor-mes de distanciation sociale dans une société qui est plus chaleureuse et moins disci-plinée que la Suède. La mise en œuvre d’une riposte sanitaire adaptée est encore plus compliquée lorsque les plus hautes autorités du pays refusent systématiquement la mise en hibernation de l’économie et de la vie sociale parce qu’elles nient la gravité de la pandémie.
L’ancien capitaine et les décideurs locaux (des gouverneurs d’Etats et maires) qui l’ont suivi ne sont pas seuls responsables de la propagation de l’épidémie. Leur négation-nisme a pourtant transformé le pays en un vaste cimetière. Le pari de ce groupe d’irres-ponsables et de leur leader était de ne pas confiner la population, espérant qu’une diffusion rapide du virus provoquerait une immunité collective protectrice à long terme une fois qu’il aurait contaminé 60% des habitants. Au début de la pandémie, d’autres pays qui avaient aussi misé sur cette approche ont revu leur copie. Dès la fin mars 2020, le Bri-tannique Boris Johnson qui avait popularisé ce terme "d’immunité collective" a décidé d’imposer un confinement extrêmement rigoureux. Au Brésil, le gouvernement fédéral et plusieurs administrations locales ont fait fi des avertissements de la plupart des scienti-fiques [1]. Par la suite, la politique adoptée au niveau fédéral a continué à être basée sur la négation de la dangerosité du virus, la promotion de traitements inadaptés ou dange-reux, le refus de mesures de "lock-down" et de distanciation sociale, le retard pris dans l’acquisition de vaccins. Si l’on ajoute à cela des politiques similaires conduites au niveau de plusieurs Etats fédérés, on peut dire que le Brésil est parvenu à se distinguer comme étant le pays qui a apporté sur la durée la pire réponse envisageable face à la pandémie. Il a aujourd’hui à la fois la récession économique et un des taux de mortalité les plus éle-vés du monde.
Après plus de deux années de gouvernement Bolsonaro, les Brésiliens vivent une des pires périodes de leur histoire. La croissance a été négative en 2020 (-4,1%). L’économie demeure en récession sur le premier trimestre de 2021. Une majorité d’habitants est confrontée à une paupérisation ou à la misère. La sous-alimentation qui était devenue un phénomène presque marginal touche désormais de nombreuses familles aussi bien dans les métropoles du Sud que sur les régions défavorisées du Nord-Est. Le processus de destruction de la forêt amazonienne ne suscite aucune réaction de la part d’un gou-vernement qui a affaibli les organes de répression et reste impassible alors que le point de non retour de la déforestation devrait être atteint prochainement. Les quatre fils du Président sont l’objet d’informations judiciaires pour corruption ou d’autres crimes. Leurs relations avec les milices de Rio de Janeiro, voire avec des criminels impliqués dans l’as-sassinat en mars 2018 de l’élue Marielle Franco (membre de l’assemblée municipale de la ville) sont de plus en plus évidentes. Le bilan de cet homme isolé qui a assumé la Prési-dence sans avoir l’étoffe pour assumer le mandat n’a rien de glorieux, bien au contraire.
Quels soutiens ?
Il faut alors faire le compte des personnalités et des forces politiques qui persistent encore à soutenir et à accompagner l’ancien capitaine. Le Ministre de l’économie, désa-voué à maintes reprises par le chef de l’Etat, n’a pas encore débarqué du navire. Il avait été présenté aux investisseurs et aux acteurs du marché financier comme un super-ministre. Depuis le début du mandat de Bolsonaro, Paulo Guedes s’agite, polémique avec le Congrès, multiplie les promesses mais l’avenir libéral qu’il annonce est sans cesse repoussé aux calendes grecques. Si la tête de l’exécutif fédéral évaluait ses ministres sur la base des projets qu’ils ont fait avancer et des résultats obtenus, comme le fait n’im-porte quelle entreprise privée, il y a longtemps que Paulo Guedes aurait été prié de prendre la porte. Certes, il y a eu la pandémie qui a contraint ce libéral à mettre en œuvre une politique conjoncturelle de soutien à l’économie, à l’emploi et aux revenus. Mais le Covid-19 n’est pas une explication suffisante. Dans les pays de la zone sud-américaine qui ont mis en place des mesures de confinement, la chute de l’activité a été plus importante qu’au Brésil en 2020. En revanche, la reprise attendue pour 2021 devrait être nettement plus forte. C’est le cas au Chili, au Pérou, en Colombie et même en Argentine.
Parmi les soutiens fidèles, il faut surtout mentionner les leaders des diverses églises évangéliques qui continuent à appuyer la politique sanitaire irresponsable de Bolsonaro. Soyons précis cependant. Cet appui est surtout le fait des pasteurs qui dirigent les princi-paux mouvements néo-pentecôtistes ou pentecôtistes qui ont fait de la religion une des activités les plus lucratives de l’époque. Il faut ajouter ici aussi quelques membres du clergé catholique. Tout ce monde n’est pas ingrat. Grâce à Bolsonaro, il a obtenu un effa-cement des dettes que leurs églises avaient accumulées vis-à-vis du fisc (plus de 270 millions d’euros au taux de change de début avril 2021). Lors des dernières fêtes de Pâques ces mêmes pasteurs et pères de l’église romaine ont même eu le droit d’ouvrir églises et temples au public pour les cérémonies. Il a suffi pour cela d’un arrêt du Juge de la Cour suprême Nunes Marques, proche de Jair Bolsonaro et nommé par ce dernier. Sans manifester la moindre préoccupation pour la santé et la vie des fidèles, les leaders pentecôtistes et plusieurs membres du clergé catholique ont ainsi pu organiser de vastes rassemblements alors même que la liste des personnes contaminées et des décès dus au Covid s’allongeait d’un jour à l’autre à un rythme jamais atteint auparavant.
Au gouvernement, l’ancien capitaine peut encore miser sur le soutien d’une demi-douzaine de généraux à la retraite dont cherchent désespérément à s’éloigner les offi-ciers supérieurs en activité des trois armes pour ne pas altérer davantage l’image de l’institution militaire. Enfin, au Congrès, Bolsonaro veut encore croire à l’appui du Centrão, ce groupe important de parlementaires opportunistes et "physiologistes" qui contrôle aujourd’hui la présidence des deux chambres et consolide officiellement la majorité présidentielle. Depuis la redémocratisation en 1985, les élus du Centrão appuient tous les gouvernements lorsque ceux-ci leur offrent des opportunités et que cet appuie favorise leur réélection. Ils tournent casaque lorsque l’exécutif ne leur semble plus capable d’as-surer leur avenir politique. C’est de cette clique que dépend aujourd’hui l’avenir politique de Jair Bolsonaro qui se souvient sans doute (il était alors lui-même un député du Centrão) de l’épisode de l’impeachment de Dilma Rousseff. A l’époque (2016), guidé par un puissant instinct de survie le Centrão a lâché la Présidente Dilma Rousseff. Il est allé grossir les rangs des élus qui ont voté sa destitution.
Qu’en est-il de la popularité du chef de l’Etat ? La base de soutien dont il bénéficiait dans l’opinion publique s’érode. Les enquêtes d’opinion réalisées depuis le début de l’année montrent que la part de la population qui désapprouve ou rejette Bolsonaro se renforce. Elles montrent aussi que la part de ceux qui approuvent le chef de l’Etat et sa politique reste relativement stable, autour de 30%. Tant qu’il est appuyé par 30% de l’électorat, le Président est protégé par rapport à un risque d’impeachment. Il est aussi quasiment assuré de figurer au second tour lors de l’élection de 2022. Ce pourcentage signifie que plus de 44 millions d’électeurs sont susceptibles de lui apporter leur voix dès le premier tour, ce qui n’est pas rien. Au sein de cette base de soutien relativement solide, on peut distinguer deux groupes. Le premier (représentant de 12 à 15% de l’électorat, soit de 17,7 à 22 millions de personnes) est constitué d’individus favorables à un régime autoritaire. Depuis la redémocratisation, ce groupe a porté ses voix sur des candidats protestataires. Considéré à tort comme un reliquat folklorique de l’époque de la dictature, ce secteur de l’opinion s’est réunifié à compter de 2018 par le biais des réseaux sociaux liés à Bolsonaro et n’a plus cessé de le soutenir. Le second groupe (de 15 à 18% de l’électorat) est cons-titué de sympathisants du bolsonarisme (membres des églises pentecôtistes notam-ment) et de ralliés séduits par l’aide d’urgence versée jusqu’en décembre dernier aux familles plus modestes. Ces derniers ont remplacé de nombreux membres de la classe moyenne dont les sentiments pro-Bolsonaro se sont évanouis avec le départ de Sergio Moro et l’alliance tissée par le chef de l’exécutif et le Centrão.
Evaluation du Président Bolsonaro depuis le début du mandat.
(en % de l'échantillon interrogé).
Source : DataFolha.
Le groupe des électeurs qui considère que renier Bolsonaro c’est se renier soi-même n’est donc pas négligeable. Trois Brésiliens sur 10 n’accordent pas (ou peu) d’importance aux centaines de décès qui surviennent régulièrement dans leur environnement proche, même quand les victimes sont membres de leurs propres familles. Ce trait de comporte-ment n’est pas nouveau. Il est le fait de personnes qui appartiennent à une société qui a toujours assisté à la mort systématique des plus vulnérables, qu’ils soient victimes de la faim, d’une maladie mal soignée ou d’une balle perdue de la police et des bandes crimi-nelles.
Scénarios de fin de mandat.
Bolsonaro est désormais un homme politique menacé. Il peut devenir rapidement un paria que nombre de ses alliés actuels abandonneront. Ce fauve politique acculé peut être encore plus dangereux pour la démocratie et la paix civile. Il n’aime pas perdre et a de moins en moins à perdre. Voici un homme qui dans sa jeunesse a conçu un attentat à la bombe qui devait être exécuté dans les casernes afin de faire pression sur la hiérarchie militaire et d’obtenir de meilleurs salaires. Voici un homme qui est prêt à tout pour sauver la seule chose qui lui importe : lui-même.
Dès lors, deux scénarios se présentent pour la fin du mandat. Il faut écarter ici un troisième scénario souvent évoqué depuis deux ans. Il suppose une mise sous tutelle de Bolsonaro par les militaires d’ici à la fin 2022. L’ancien capitaine est un fauve politique, il n’obéit qu’à ses instincts, à ses appétits. Mais il n’est pas idiot. Ce fauve gouverne : cela signifie qu’il fait ce qu’il a annoncé qu’il ferait. Et il le fait vite. Si l’on excepte le projet de lutte contre la corruption et la politique économique, Bolsonaro a respecté nombre de ses engagements. Il a affaibli les institutions de préservation de l’environnement, libéraliser le commerce et le port d’armes, remis en cause les politiques publiques favorables aux minorités, attaqué toutes les institutions de la république qui l’empê-cheraient de réaliser tout son programme. En un mot, Bolsonaro n’est pas contrôlable. Imaginer qu’une tutelle puisse s’instaurer au sein de l’exécutif pour limiter les dérapages de son chef et le contraindre à affronter enfin le drame sanitaire relève de la pure fantaisie.
Le premier scénario réaliste est celui d’un impeachement voté dans les prochains mois. Le lancement d’une Commission Parlementaire d’enquête au sein du Sénat à la de-mande de la Cour suprême (STF) et portant sur la politique de réponse à l’épidémie de Covid peut être le point de départ d’un processus qui conduirait dans un second temps le Président de la Chambre à décider du lancement d’une procédure de destitution. Les motifs constitutionnels qui peuvent être utilisés ne manquent pas. Les crimes de res-ponsabilité de Jair Bolsonaro sont légion. La catastrophe sanitaire qui s’aggrave et les risques qui pèsent sur la démocratie désormais enlèvent toute leur portée aux argu-ments qui ont été utilisés depuis des mois par la Présidence de la Chambre pour refuser de lancer la procédure. La destitution n’est certes pas un acte politique anodin. Elle déstabilise la démocratie. Pourtant, si les institutions concernées ne lancent une procé-dure d’impeachment à brève échéance, elles manifesteront une grande faiblesse et seront probablement balayées dans un second scénario qu’elles auront rendu possible.
Quel est alors le second scénario ? La stratégie conduit par Jair Bolsonaro consiste à fidéliser les 30% de l’électorat qui le soutiennent. Cette stratégie fonctionne. Cela signifie que près d’un tiers des Brésiliens adhère au discours que le chef de l’Etat tient depuis un an par rapport à la pandémie. Imaginons que l’alliance nouée avec le Centrão ne s’af-faiblisse pas et que grâce à ces élus du Congrès, Bolsonaro échappe effectivement à une procédure de destitution. L’ancien capitaine se préparera alors à affronter en 2022 une coalition anti-Bolsonaro. Pour de nombreux observateurs, parce qu’il peut désormais se porter candidat, l’ancien Président Lula sera naturellement le candidat de cette coali-tion et l’emportera facilement au second tour du scrutin.
Bolsonaro x Lula : le scénario du second tour en 2022 ?
Les études d’opinion réalisées après la décision de la Justice de rendre à Lula ses droits civiques montrent effectivement que le leader de la gauche pourrait battre Jair Bolso-naro en 2022. Les jeux sont pourtant très loin d’être faits. Dans quelques mois, il s’agira de battre un Président sortant, c’est-à-dire un candidat à sa réélection qui n’hésitera pas à mobiliser tous les moyens à sa portée (propagande officielle, octroi de crédits fédéraux aux élus locaux ralliés, etc) pour maximiser ses chances. Le camp des forces anti-Bolsonaro est exceptionnellement fragmenté. Porté par un parti de gauche qui n’a jamais reconnu les erreurs et les turpitudes qui ont marqué 13 ans de pouvoir, Lula peut-il être le candidat de toutes les organisations démocratiques qui s’opposeraient au leader d’une droite extrême autoritaire ? L’hypothèse paraît aujourd’hui peu vraisemblable. Le person-nage bénéficie encore d’une aura au sein de la gauche mais il n’est pas capable de capter les votes de tous les électeurs qui aujourd’hui rejettent autant la gauche que Bolsonaro. Une candidature de la droite opposée à Bolsonaro est en théorie possible, mais aucune des personnalités qui se détachent aujourd’hui et pourraient assumer ce rôle ne recueille un soutien significatif dans l’opinion.
Il y aura donc probablement un duel Lula-Bolsonaro. Si l’ancien capitaine l’emporte, il mettra en œuvre son projet de rupture institutionnelle en suivant l’exemple d’autres ré-gimes populistes et autoritaires désormais nombreux dans le monde. Si Bolsonaro essuie une défaite électorale face à un candidat de la gauche, il commencera par contester les résultats. Le Président brésilien a suivi de très près ce qui s’est produit aux Etats-Unis après la défaite de Donald Trump. Contrairement à son ancien allié nord-américain, Bolsonaro se prépare à l’avance. Il peut tenter de répéter de forme plus violente l’insur-rection qui s’est produite au sein du Congrès américain le 6 janvier 2021. Au Brésil, dans une démocratie bien plus fragile que la démocratie américaine, les menées insur-rectionnelles du camp bolsonariste peuvent avoir des conséquences plus dramatiques. Jair Bolsonaro a toujours défendu le recours à la violence, la liberté de la vente et du port des armes. Demain dans une opération de rupture avec l’ordre constitutionnel, Bolsonaro peut avoir à ses côtés trois types de forces armées.
La première pourrait être formée par les millions de citoyens armés qu’il encourage aujourd’hui à s’équiper. Ces citoyens peuvent être organisés dans plusieurs métropoles par les milices. Le gouvernement fédéral arme aujourd’hui les couches sociales qui le soutiennent. Son chef peut s’appuyer demain sur une seconde force : les nombreuses polices militaires qui ont déjà dans le passé rompu avec la discipline et refusé d’obéir aux ordres des gouverneurs. Partout où les policiers militaires sont engagés dans des actions revendicatives, les factions bolsonaristes affirment leur soutien, infiltrent les régiments, cherchent à rallier cette force supplétive qui réunit plus de 416 000 soldats. Le troisième appui sur lequel pourra compter Bolsonaro se trouve dans les casernes de l’armée de terre. L’ancien capitaine cherchera à mobiliser les secteurs du monde militaire avec les-quels pendant ses 28 ans de mandats parlementaires, il a toujours maintenu un contact étroit, des secteurs qu’il connaît depuis le temps où il envisageait de réaliser des atten-tats dans les casernes : les hommes de troupe, les sous-officiers, les grades inférieurs. Il est probable qu’une initiative de rupture de l’ordre constitutionnel divise les armées, provoque des dissidences, suscite l’opposition des états-majors des trois armes et des officiers supérieurs.
Bolsonaro pose avec des policiers militaires du District Fédéral.
Les questions que doivent désormais se poser les élus du Congrès et les membres des autres institutions républicaines sont les suivantes. Continuons-nous à laisser faire pour voir ce dont ce Président est capable ? Laissons-nous encore le nombre des décès pro-voqués par l’épidémie progresser à un rythme soutenu ? En cette mi-avril 2021, il faut creuser en moyenne 3000 fosses par jour pour enterrer à la sauvette les victimes de l’épi-démie. Une grande partie de ces décès aurait pu être évitée si Jair Bolsonaro et son gouvernement avaient décidé dès mars dernier de lutter effectivement contre le virus. Cette affirmation n’est pas un jugement militant. C’est un fait établi et basé sur des recherches sérieuses. Le système public de santé est en train de s’effondrer. C’est aussi le cas des institutions privées appelées en renfort. Même les Brésiliens des classes aisées sont victimes de l’irresponsabilité des autorités. Les patients meurent dans les files d’attente, à la porte des hôpitaux et des dispensaires. Le manque d’équipements, d’oxy-gène, de remèdes touche jusqu’aux hôpitaux de pointe qui existent dans des métropoles comme São Paulo. Les morts se multiplient et vont continuer à se multiplier.
Si face à une telle catastrophe les institutions républicaines ne prennent pas leurs res-ponsabilité maintenant, elles donneront raison à ceux qui veulent les détruire et s’effor-ceront de parvenir à leurs fins dans les prochaines années.
[1] Ceux-ci ont souligné dès le début de la pandémie qu’il y avait beaucoup d’interro-gations sur le Covid-19. Une des questions porte sur l’immunité à long terme vis-à-vis de ce coronavirus : en gros, peut-on attraper deux fois cette maladie ? Rien ne garantit que l’immunité soit garantie à vie. Personne ne peut dire que les personnes qui ont été contaminées auront une mémoire immunitaire persistante dans un an.
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